Images à 360 degrés, écran cylindrique et robots : les nouvelles technologies avaient déjà fait leur entrée au « Sunny side of the doc », mais pour la première fois, le marché international du film documentaire de La Rochelle – qui eut lieu du 19 au 22 juin dernier – a consacré un espace entier à ces expérimentations. [avec AFP]
« Le Pixii, pour Parcours Interactif d’eXpériences Immersives et Innovantes, est un espace de découverte de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et de l’image à 360 degrés », résume Stéphane Malagnac, organisateur de cet espace pour la 28e édition du festival (19 au 22 juin).
Documentaires à 360 degrés
Tout le monde peut s’essayer chez soi à la vidéo à 360 degrés à l’aide d’un téléphone glissé dans un masque en carton vendu quelques euros sur internet. Mais ces images immersives deviennent saisissantes lorsqu’elles ont été tournées dans l’océan, à quelques mètres du passage d’une baleine, ou du point du vue d’un aigle en plein vol, comme celles montrées à La Rochelle.
« Ces documentaires sont filmés à partir d’images prises par six caméras qui filment tous les angles et qui sont ensuite « cousues » numériquement, ou au contraire à partir d’une seule et unique caméra qui filme à 360 degrés », décrypte Saskia Vellas, responsable du département design de l’association Forum mondial pour la réalité virtuelle, présente au Pixii.
Mais Sunny side of the doc se refusait à n’offrir que « des rangées de casques de réalité virtuelle », insiste Yves Jeanneau, président de l’association Images du réel et fondateur du festival.
Visiter le château de Beaugency et… la « jungle » de Calais
En avant-première, les organisateurs ont donc proposé « le Cube » : un espace qui plongeait les spectateurs au milieu d’un écran cylindrique, où chacun pouvait attirer l’attention de son voisin sur ce qui se passait derrière lui. Interactions et surprises garanties, d’autant que l’image était projetée grandeur nature, même pour la baleine issue d’un documentaire animalier.
Expérience moins poétique mais tout aussi forte, le Cube permettait aussi de visiter « la jungle » de Calais et de déambuler aux milieux des migrants qui s’y trouvaient.
La réalité augmentée – images bien réelles agrémentées ou mêlées à des images de synthèse – offre aussi d’intéressantes possibilités pour des documentaires immersifs. À partir d’une tablette, on pouvait ainsi visiter le château de Beaugency (Loiret) et découvrir son décor à différentes époques, au Moyen-âge ou lorsque le roi François Ier y séjourna. En cliquant sur un élément précis, un meuble par exemple, on obtenait des informations détaillées, toujours sous forme de film.
À la conquête visuelle de Mars
Au Sunny side of the doc, la technologie peut également servir à découvrir les rudiments de la programmation tout en explorant la planète Mars. Le réseau Canopé, opérateur public de l’Éducation nationale chargé de produire des ressources pour les enseignants (ex- CNDP), mêle l’initiation au codage informatique pour diriger un « rover » martien, modèle réduit du robot Curiosity envoyé par la Nasa sur la planète rouge.
« Une application est intégrée à une tablette pour commander de manière intuitive le robot, réussir à la déplacer, à lui faire franchir des obstacles. À côté, un tableau numérique connecté au site Internet de la Nasa et du National Geographic fournit la connaissance scientifique, résume Jérôme Lecanu, directeur délégué de Canopé au transmédia. On peut aussi visiter Mars via des casques et une immersion à 360 degrés. Cet ensemble de technologies fait déjà travailler les élèves sur différentes matières » dans certaines classes.
Le crû 2017 du Suny side of the doc a ainsi ouvert la porte, très largement, aux différentes expériences liées à la réalité virtuelle, signe que le documentaire est prêt à investir toujours plus les technologies récentes. Des perspectives pleines de promesses pour l’avenir…